Un film, un livre, un bonus #5

février 21, 2017

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Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouveau point culture, ayant pour thème la liberté : un film qui explore le besoin vital de liberté, un livre qui a pour point de départ une liberté retrouvée qui a un goût amer et un bonus qui allie jeu et liberté d'interprétation. C'est parti !

Un film : Les délices de Tokyo, de Naomi Kawase

Quand j'ai choisi de regarder Les délices de Tokyo, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre. En effet, le synopsis est assez bref : Sentaro est un vendeur de dorayakis, pâtisseries traditionnelles japonaises composées de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges confits. Tokue, une femme de 70 ans, va tenter de le convaincre de l’embaucher, promettant qu'elle connait le secret pour faire une succulente pâte de haricots rouges. Un troisième personnage prend également de l'importance au fil de l'histoire : une écolière qui fait l'école buissonnière.

Ce film japonais est assez lent mais je trouve qu'on ne s'ennuie pas pour autant. Cette lenteur est là aussi pour nous obliger à profiter de la simplicité de la vie et à nous attarder sur des détails (aussi précis que le chant d'un oiseau, le bruissement du vent dans les feuilles ou même le bouillonnement d'une marmite de haricots rouges). C'est en fait très reposant. Dans la même optique, ce film est très visuel et offre de belles images. Les personnages parlent peu mais on comprend par l'image ce qui se passe.

Au fur et à mesure, on apprend à connaître le passé des personnages qui fait qu'ils sont devenus ce qu'ils sont. Ils ont chacun leurs blessures, leurs déceptions et leurs propres limites. Cette histoire met en scène la quête de liberté de chacun des personnages tous très différents les uns des autres.

Ce film est vraiment atypique (il ne ressemble à aucun autre que j'ai vu auparavant) mais je l'ai beaucoup aimé. Il offre une vision intéressante sur la façon dont il est important de vivre sa vie.

Depuis que je l'ai vu, je rêve d'ailleurs de partir au Japon juste pour déguster un dorayaki à l'abri d'un cerisier japonais !

Un livre : Les lisières, d'Olivier Adam

J'ai découvert Olivier Adam en lisant son roman À l'abri de rien que j'avais beaucoup aimé. En tombant sur Les lisières à la foire du livre de Bruxelles l'année dernière, je n'ai donc pas hésité à l'acheter.

Ce livre raconte l'histoire d'un écrivain, Paul Steiner, père de deux enfants venant tout juste de se séparer de sa femme. Il retourne alors dans sa banlieue parisienne natale auprès de son père quelques semaines, sa mère étant hospitalisée. C'est l'occasion pour lui de se replonger dans ses souvenirs, de reparcourir les rues de son enfance et son adolescence et de retrouver de vieux amis perdus de vue. Son sentiment d'être “à la marge” de sa vie et de la société qui semble l'avoir suivi toute sa vie jusqu'à présent lui revient avec encore plus de force au visage lors de ce voyage dans son passé. La liberté relative que le personnage retrouve a un goût amer.

L'histoire de ce livre est donc loin d'être rose, voire déprimante. On retrouve cette ambiance pesante que l'auteur a l'art d'installer progressivement au fil de chacun de ses romans. C'est clair, on aime ou on n'aime pas et personnellement, je me laisse encore facilement embarquer dans ce genre d’univers un peu gris (exactement le genre de bouquin que j'aime lire lors d'un voyage en train un jour d'automne pluvieux).

Pourtant, au fil des pages de ce roman, l'auteur m'a perdue. Je suis difficilement arrivée à la page 200 de ce livre et n'ai tout simplement jamais réussi à continuer (il en fait plus de 400), ce qui ne m'est plus arrivé depuis très longtemps.

J'admire le style que l'auteur manie à la perfection : de longues phrases sans ponctuation, sans découpe en paragraphes ni chapitre, comme si on accédait directement aux pensées décousues du personnage.

Mais si je me suis laissé plonger au départ dans cette tristesse existentielle, au fur et à mesure, j'ai commencé à m'ennuyer. Si vous aimez l'action dans les romans, alors je ne vous conseille pas cet ouvrage. Il est surtout question d'un passage en revue d'une série interminable de souvenirs qui ne sont pas là pour soutenir de quelconques rebondissements dans l'histoire.

De plus, lorsqu'on comprend qu'il s'agit presque d'un roman autobiographique, on ne voit plus que ça : j'ai eu l'impression que l'auteur avait renfermé toute sa rancœur dans ce roman, envers les journalistes critiques, envers ses proches qui ne considèrent pas son métier comme légitime (du genre écrivain = paresseux), par rapport aux discriminations de classes, et même envers la politique ; comme si l'auteur s'était servi de ce roman comme d'une justification de sa vie et de sa personne.

Un bonus : Dixit

Pour ce bonus de ce cinquième point culture, j'ai choisi de me pencher sur un jeu de société que j'ai découvert il y a peu et que j'adore.
jeu société dixit
Source image : ici
Ce jeu est composé de cartes avec de très belles images poétiques et assez abstraites, suffisamment pour qu'on en ait chacun notre propre interprétation. Chaque carte raconte en quelque sorte une histoire.

Chaque joueur pioche 7 cartes. Le principe est, chacun à son tour, de choisir parmi sa pioche l'une de ses cartes (sans la montrer aux autres) et de dire un mot, une phrase, une citation, une parole de chanson que nous évoquerait cette carte. Chaque joueur choisit ensuite parmi son jeu la carte qui se rapproche le plus de l'idée formulée. Ces cartes sont réunies, mélangées et déposées faces visibles sur la table. Chacun vote ensuite pour retrouver la carte du joueur dont c'était le tour. En fonction des résultats, on gagne plus ou moins de points qui nous permettent d'avancer sur le plateau de jeu.

Ce que j'aime beaucoup dans ce jeu, c'est qu'il nous permet de voir si l'on connait si bien les proches avec lesquels on joue. Il nous permet d'en apprendre plus sur les autres, sur leurs interprétations, leurs idées, leurs visions de toute une série de choses et leur imaginaire. Sous ses apparences simples, ce jeu se révèle donc très riche.

Il existe par ailleurs plusieurs extensions à ce jeu qui permettent de varier les cartes utilisées, pour ne pas tourner toujours avec les mêmes cartes.

Et vous, quel livre ou film avez-vous lu/vu récemment et qu'en avez-vous pensé ? Quels sont vos jeux de société préférés ? :)

G.C.

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